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Neaumade sur le continent en thé

11 janvier 2008

Photos Khujand, Tajikistan

Le Tajikistan, pays de montagnes

La mosque

L'heure de la priere

Antiquite

Les mendiants

Fruits etranges

Pain tajik

C'est par ici qu'on rentre...

...au marche

vendeuse de pain

Difficile de choisir

Dans la lune

Depuis la Chine qu'on revait du fromage

De jour....

De nuit

arbre fantome

mosaique

qui d'autre!

piece de collection

bouteilles de secours

Ladas et tapis

poids lourd

On a envie d'en acheter une

est-ce qu'on a dit qu'on voulait en acheter une?

vert Lada!

Qu'est-ce qu'il fait sans Lada?

mariage tajik

Un peu saoul il nous invite chez lui

merci pour les citrons!

chambre d'hotel tajik, pas d'eau, pas de toilettes!

Montagnes de Khujand

Khujand de soir

Lenina, notre rue

Le Copirata, chez nous quoi!

Au debut on avait pas d'eau chaude, c'etait notre stratageme pour remedier a la situation!

vue de la fenetre de la chambre!

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11 janvier 2008

Photos des Monts Fan, Tajikistan

Famille coloree

Les couvertures

L'automne

Plov et table traditionnelle

Repas chez les gens

Pain chaud

Nos Ladas se fraient un chemin

Le chauffeur

Au petit matin

Village de montagne

Les hangars

Lever de lune

C'est haut

Maisons traditionnelles

Le prince et la princesse

Y fait frette

Les ecoliers

...Et l'ecole

On commence l'ascension...

On voit encore au loin...

Et on monte...

Plus de sentier, on est perdu!

Mon beau sapin

On regarde mais ne monte pas

Youppi on joue dans la neige!

Le fantome de la foret

Pause meditation

En haut

D'un sommet a l'autre

Venez jouez dans la neige Tajik!

27 décembre 2007

Conte afghan

27 decembre a Dushanbe, la capitale Tajik.
Et on attend encore. Mais y'est ou le Pere Noel?
Quoi? Vous dites? Y'a jamais signe d'entente avec Allah?!!
Ca me remue un peu. C'est drole de penser que ce barbu blanc de mon enfance a quelque chose en commun avec les producteurs de porc. Personne n'en parle dans les contes.
Alors qu'est-ce qu'on fait dans ce temps la?
On se leve le 25 decembre et on va au bureau du ministere des affaires etrangeres pour obtenir de nouveaux visas Tajiks. On veut revenir en juin dans cette region de hautes montagnes, le Pamir, qui est inaccessible en ce moment a cause de l'hiver. Et meme si le Pamir etait accessible, camper dans les montagnes lorsqu'il fait -40 celcius, c'est pas un cadeau. De toute facon, il n'y a pas de Noel, alors les cadeaux...

Puisqu'il faut aussi presenter des photocopies de nos passeports avec la demande de visa, on arrete d'abord dans un local pres du ministere annoncant "Photocopies".
C'est la que nous faisons sa rencontre.
On se reconnait par les formulaires de demande de visa que nous avons dans les mains. Lui aussi fait des photocopies de son passeport. Pas de doutes on s'en va affronter le meme monstre administratif. Un petit lien de solidarite se cree. Il parle anglais. Nous parlons un peu. Il parle aussi huit autres langues.
Il est afghan.
Nous nous dirigeons ensuite vers le ministere des affaires etrangeres ou l'on depose les documents.
-Revenez demain a 2pm, nous annonce la voie vers la sortie du guichet.
Le lendemain a 2 pm nous le rencontrons de nouveau devant le ministere faisant la file.
On entame la conversation.
Un garde sort la tete par la porte et lance; "Revenez a 4pm!". Sa voix est barree d'un "X" puisque nous sommes deja sorti.
Nous avons donc deux heures a tuer et il fait frette. On va donc prendre un cafe dans un resto.
Comme tous les geographes de ce monde, vous savez sans doute que l'Afghanistan se situe a la frontiere sud du Tajikistan.
Et notre ami est afghan.
-Ou as-tu appris toutes ces langues?
-Le pachtoun, le tajik, l'ouzbek et le turkmene sont les quatre langues de l'Afghanistan, les autres je les ai apprises a l'ecole de langue ou en regardant des films indiens.
-Mais qu'est-ce que tu fou ici?
-J'ai passe trois mois en Ouzbekistan pis la, ce n'etait plus possible de renouveller mon visa une autre fois.
-Mais qu'est-ce que tu foutais en Ouzbekistan?

L'histoire commence en Afghanistan.
C'est celle d'un gars qui parle neuf langues et qui travaillait comme interprete pour l'armee americaine. Metier dont personne ne se vante. C'est trop dangeureux. D'ailleurs, seulement ses parents le savaient. Sa femme aussi. Qui va accoucher dans dix jours.
Une nuit, il recoit une "lettre noire", comme il l'appelle.
Quatre des interpretes qui travaillaient avec lui ont ete kidnappes. Trois ont ete liberes contre une rancon. Le quatrieme s'est fait couper la tete.
La "lettre noire" sonne l'alarme.
Avec l'aide des americains il est d'abord exile en Ouzbekistan puis maintenant au Tajikistan. Il attend que les formalites soient terminees pour aller vivre aux Etats-Unis. Dans un mois.
En attendant que son pays retrouve la paix.
Parce qu'il veut retourner vivre en Afghanistan.

-Et nous avec nos armees la-bas, est-ce que l'on fou le trouble plus qu'autre chose? Les gens, est-qu'ils veulent nous voir foutre le camp?
-Si les troupes etrangeres se retirent, on s'enlisera encore plus dans la merde. Personne ne veut des radicaux. Mais ils reprendraient le pouvoir.

Il nous a raconte les combats qu'il y avait eu dans sa ville entre les differentes factions.

Puisqu'il n'y a pas de Noel chez les musulmans, je me suis dit qu'un petit conte afghan ferait l'affaire. Ca c'est donc passe comme ca, le Noel d'un afghan qui voudrait juste vivre avec sa femme et son enfant dans son pays mais qui n'en fini plus de faire la file dans des consulats etrangers.

-Nous au Quebec, on mange de la tourtiere, de la dinde pis on se donne ben des cadeaux.
-Ah! Allez, je vous invite cette semaine a venir manger un riz afghan chez moi.

C'est pas vrai. Je ne lui ai pas dit que l'on mangeait de la tourtiere, de la dinde pis que l'on se donnait ben des cadeaux.
Reste qu'il le sait. Il pourrait nous en vouloir d'etre ce que nous sommes. Non, il nous a invite pour ce riz afghan.

Je vous inviterais bien a mon tour.
Vous avez jusqu'au 11 janvier pour vous montrer le bout du nez. Apres on sera plus ici, on sera en Ouzbekistan.
Mais juste au cas ou vous seriez arrete en chemin par une tempete de neige, je ne prend pas de chance et vous le dit tout de suite;

Bonne annee 2008!

dominique

15 novembre 2007

Tajikistan premiere partie

Tajikistan...

Un not qui n'etait qu'un nom sur une carte il y a quelques mois et maintenant, si vous regardez bien cette meme carte, ce meme nom, juste en haut du point sur le j, et ben...on est la!!!
A Khujand plus precisement, tout au nord du pays,en fait sur cette presqu'ile de pays qui est a toute fin pratique encerclee par ses voisins l'Ouzbekistan et le Kirghiztan.

On s'y est finalement rendu  au Tajikistan, apres bien des accrobaties chinoises et kazaks on est atteris dans ce petit pays de rien du tout, a peine assez grand pour y inscricre son nom lisiblement sur la carte du monde.Un pays aussi petit que ses montagnes sont grandes et nombreuses.  93%  de montagnes comme vous le dira n'importe quel etudiant ici! Ca sonne bien pour des randonneurs que nous sommes mais pas mal moins bien pour des...agriculteurs! Ca tombe mal parce que 75% de la population vit(ou essaye du moins) justement de ca, l'agriculture, oups! Et ca tombe encore plus mal car tout ce qu'ils arrivent a arracher au sol aride, ou du moins ce qu'ils sont obliges de recolter par decret gouvernemental...ca ne se mange pas! Du coton! L'or blanc comme l'appelle le gouvernement, mais ce qui revient plutot a dire la misere noire pour les paysans. Des paysans qui, dans bien des cas, se voient payer leur dur labeur en huile...de coton et en branches de coton(pour le chauffage!)! Mettons que ca aide pas a faire monter un PIB trop vite ca!

Mais il n'y a pas que les paysans dont la sueur coule dans les champs de coton, les etudiants aussi! Ils partent par bus entiers au debut de l'automne et ne reviennent qu'a la fin novembre. 3 mois de recolte <<patriotique>> ou tous les etudiants jusqu'a la 3e(de 5) annee universitaire se voient dispenses de leurs cours  afin de preter main forte a la recolte. On voit que le gouvernement sait ou mettre ses priorites!

Et le mariage! ouf! le mariage... Au Tajikistan environ 80% du choix des epoux sont encore determines par les parents. Il s'agit d'une veritable institution aux multiples ceremonies extremement dispendieuses qui a toute fin pratiques ruinent litteralement les familles des deux parties. Aussitot marie, l'epoux se voit souvent dans l'obligation de migrer en Russie a la recherche de travail laissant derriere lui sa jeune epouse(souvent enceinte) au service de ses nouveaux beaux-parents! Cette derniere devra leur demontrer ses talents de femme de maison en prenant en charge tout ce qui s'y relie(menage, lavage,cuisine, faire le pain quotidien, aller chercher l'eau, servir le the...). Elle collectionnera les enfants au peril de sa sante ou se fera avorter lorsqu'il y en aura trop(une, deux..voire 6 fois), les autres moyens de contraception n'etant pas disponibles ou trop chers.  C'est aussi elle qui devra aller cueillir le coton, tous les hommes etant...en Russie!

Bref, pas tres gai tout ca surtout sachant que contrairement a ce que l'on pourrait penser, leurs conditions de vies etaient beaucoup plus decentes pendant la periode sovietique(accessibilite a des soins de sante gratuits, education pour tous, accessibilite a de l'eau potable+gaz+electricite et relative egalite entre hommes et femmes).

Mais maintenant, malgre les conditions relativement extremes dans lesquelles vivent les tajiks tant urbains que ruraux aujourd'hui (salaires de miseres, specialement les medecins et enseignants, inflation galopantes, coupures frequentes d'electricite, gaz et eau...lorsqu'il y en a!) les tajiks gardent le moral et continuent d'esperer. Et lorsque le president est de passage(comme cette semaine, par exemple), pas de manif, pas de revolte. Non! Tous s'afferent a pomponner la ville, a boucher les nids de poules et balayer les rues! Les gens sont contents lorsqu'il passe en ville...il y a de l'electricite toute la journee!

Voila un petit apercu du Tajikistan, un peu sombre, c'est vrai, tout le contraire du soleil qui y rayonne sans relache(pas une seule journee de pluie depuis notre arivee il y a pres d'un mois et demi.Mais ne vous inquietez pas les gens gardent le sourire  et continue d'avoir une hospitalite inimaginable.

Nous aussi on garde le sourire car voila que nous partons dans quelques heures pour pres de 2 semaines avec l'une des ONG avec lesquelles on travaille pour la region des monts Fan. Pres de deux mois maintenant sans montagne, on s'ennuyait!!!Mais on risque d'etre servis car les Monts Fan abritent une multitude de hauts sommets. Qu'est-ce qu'on va faire la-bas? On ne sait pas trop encore, nous allons visiter le projet de Community based Tourism et peut-etre servir de touristes pilotes afin de faire les recommandations. Pas facile la vie! hi!hi!

Alors sur ce nous alons rejoindre notre 4x4 Lada ainsi que la route cahoteuse aux cols enneiges.

Marie-Pierre

7 novembre 2007

Les chachliks et la gentillesse

Un mois déjà.
On a notre appartement à Khujand.
Du gaz, trois heures par jour pour cuisinner.
Des coupures d'eau quotidiennes.
Mais jusqu'ici pas encore de coupures d'électricité. On est donc privilégié puisque la plupart des habitants de Khujand et des environs n'ont de l'électricité que quelques heures par jour.
On est bel et bien plus en Chine.
Bien sûr que la bonne bouffe aurait pu nous y retenir. Parfois on se dit qu'elle aurait dû nous y retenir. Surtout lorsque l'on termine un chachlik et que le gras de la viande se fige sur notre palais. Gras que l'on doit le déloger avec les doigts. Mais on ne s'en fait pas. Puisqu'il n'y a que des chachlik à Khujand, on finira bien par en trouver qui n'obstruent pas le palais.
Donc la bonne bouffe aurait pu nous y retenir, en Chine, mais c'est surtout les frontières fermées pour le congé de la fête nationale qui nous faisaient le plus peur.
On est passé, il etait moins une. Moins une journée. La veille, quoi.
On s'imaginait entreprendre en ex-URSS, la traversé d'une contrée sans garage dans une Lada aux pneux crevés. C'est dire à quel point on se préparait au pire côté bureaucratie.
Si j'ose dire qu'il nous manquait de préparation, ça serait un peu comme définir la bureaucratie centre-asiatique.
Mais tout fini par disparaitre tant la gentillesse des gens est grande.
A la frontiere kazakh, on rencontre un kazakh qui étudie en Chine et rentre chez lui pour le congé chinois. Il va retrouver sa copine et fera le trajet jusqu'à Almaty avec nous. Elle nous attend sur le coin d'une rue. Il l'embrasse. On la salue. Ensuite on part à la recherche de l'agence de Tajik Air pour acheter nos billets. Ils passeront leur après-midi de retrouvailles avec nous.
C'est si facile avec des interprètes.
On voulait les billets pour le lendemain mais il n'en restait plus. Nous partirons donc cinq jours plus tard. Cinq jours de camping dans les montagnes du Kazakstan? La surprise de l'agente qui nous vend nos billets sème un peu le doute dans nos esprit.
-Vous n'avez pas de visas tadjiks?
-Non, puisque l'on peut les obtenir a l'aeroport.
-....
Une fois les billets dans la poche et la chambre trouvée, après des heures de recherche avec nos compagnons, on va faire quelques recherches au sujet des visas.
Nos dernieres informations étaient que l'on peut obtenir ce visa a l'aéroport. Mais voilà, le gouvernement tadjik vient de changer le règlement. On doit avoir obtenu préalablement le visa auprès d'une ambassade pour entrer dans le pays ou être en possession d'une lettre d'invitation pour l'obtenir à l'aéroport. Il nous reste cinq jours.
On trouve l'adresse du consulat Tajik. Pourquoi ne pas aller vérifier si c'est loin? Nous sommes dimanche.
On marche et marche. Une heure, deux heures, ...
D'après les adresses, nous sommes rendus trop loin. Mais avant, il n'y avait rien. On va voir les gardes de sécurité d'un immeuble de luxe pour leur demander la direction.
-C'est par là.
-Donc c'est là que l'on va trouver cette adresse?
-Non, par là.
-Donc par là?
-Non, par là.
Après nous avoir indiqué les quatres points cardinaux, on en est certain, il se fou éperdumment de nous aider.
Sur l'entrefait, une voiture sort du stationnement.
Une Lexux flambant neuve. J'ai pas retenu le modèle. J'étais trop occupé à replacer des mèches de cheveux rebelles en me regardant dans le noir de la peinture.
-Vous cherchez?, demande la femme en anglais.
-L'ambassade Tajik.
-Montez, on va la trouver avec vous.
On fait des détours pendant une heure. D'immeubles sans adresses en fausses joies. Le moteur ne gronde jamais de mécontentement. Même lorsque l'odomètre fait de la fièvre. On arrête. L'homme qui conduit, sort de la voiture, va demander des informations, remonte. On repart. Ne trouve pas. Les bouches de ventilation oscillent de gauche à droite pour le confort de tous. Mais ca n'aide en rien notre quête. Finalement, la femme prend son téléphone et appelle l'opératrice pour s'assurer de l'adresse. L'adresse officielle sur le site n'est pas la bonne. On va vérifier la nouvelle adresse pour voir si c'est bien là. On vient de trouver.
Le lendemain on va appliquer pour notre visa.
Et c'est trop facile. Trois jours plus tard, le visa est apposé dans nos passeports et nos passeport sont dans nos poches.
Maintenant que nous sommes rentre en possession de nos passeport, il ne nous reste qu'une formalité à remplir. Enregistrer nos visas kazakhs. À quoi ça sert? Je le sais encore moins que vous.
Mais toujours est-il qu'il faut les enregistrer.
On va à un premier endroit. Qui nous réfère à un deuxième. Qui est fermé jusqu'a 15 heure. Qui nous réfère a une troisième place. Qui est fermée jusqu'a 18 heure... Et qui n'ouvrira qu'une seule heure. A l'ouverture c'est la cohue.
Mais on tombe sur une agente bien gentille qui fera notre enregistrement sur le champ. Merci! Habituellement la formalité dure deux journées.
On va fêter nos victoires avec un Suisse rencontré au bureau des enregistrements.
Le lendemain on part pour Dushanbe. Tajikistan, on arrive!
Mais il semble que Dushanbe ait d'autres chats à flatter que nous. C'est le sommet des président des républiques d'ex-URSS qui se tient en ce moment. Aucune chambre d'hotel n'est disponible. Même pas la plus minable. Et les rues de la capitale vont bientôt fermer pour assurer la sécurité des importants.
On file donc à Khujand ou l'on est acueilli par un responsable Tajik d'une ONG canadienne. À notre grande surprise. On passe la première nuit chez lui. Puisque c'est le ramadan et qu'il n'a pas mangè de la journée, il a faim. Nous aussi. On partage un plov, plat traditionnel tajik, que sa femme a préparé.
Et depuis un mois a passé.
Et la bureaucratie nous a finalement rattrapé.
On se promenait dans les rues d'une petite ville pas trop loin de Khujand. On monsieurs un peu saoul nous a accosté. Il est heureux, sa fille va se marier dans deux jours. Sa femme sera un peu moins heureuse de le voir rentrer. Il nous invite chez lui. Les gens nous invitent toujours... On accepte. On fini par souper chez lui. Lorsque l'on repart vers l'hôtel ou l'on pense dormir, il fait déjà noir.
La femme de l'hôtel nous reconnaît. On était passé dans la journée pour réserver la chambre. Elle prend la clé et nous demande nos passeports pour nous enregister.
Nos passeports sont à Dushanbe pour le renouvellement de nos visas. Elle ne veut pas nous louer la chambre sans papiers et va chercher un policier. On se dit qu'au pire, on vient de trouver une place pour passer la nuit! Mais non. On discute avec lui et lui explique la situation. Il pose plusieurs questions. On lui répond avec notre peu de tajik. Finalement il se tourne vers la vieille femme et lui dit qu'elle peut nous louer la chambre même sans passeport. Du haut de ses trois pommes est résiste. S'objecte. Refuse. On sort donc dans la nuit. Il y a paraît-il un autre hôtel. Mais par ou? Le policier est déjà disparu. On entre donc dans un dépanneur et demande la direction de l'autre hôtel. Le mari et la femme nous demande pourquoi on ne va pas à l'hôtel à côté. On leur explique. Du coup, ils nous disent que si ça ne fonctionne pas à l'autre hôtel, ils nous invitent chez eux.
Mais ça fonctionnera. On ne nous demande pas de passeport. La chambre sera minable. Et au matin des gens dormiront dans le couloirs. Nous on se rapellera de ce couple rencontré au dépanneur qui voulait nous héberger.
Voilà. Un petit message pour dire la gentillesse et l'hospitalité des gens.

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27 septembre 2007

Pourquoi faire simple quand on peut faire complique!

Aller au Tadjikistan  c'est pas complique sauf que...

On avait deja elimine l'option route qui necessitait un aller-retour au consulat tajik a Bejing ainsi qu'une lettre d'invitation du ministere des affaires etrangeres+un visa+un permis GBAO pour traverser les montagnes du Pamir.

Ouf, essoufles par cette enumeration et par la peur d'etre retenus a Bejing 2 semaines pour des formalites administratives on se dit, pas fous, qu'on prendra un vol Chine-Tadjikistan puisque les visas s'obtiennent automatiquement a l'aeroport de Dushanbe(Tajikistan)! Quelques recherches sur internet nous indiquent qu'il y a un vol le 30 septembre avec China Southern airlines. C'est dans la poche! on se dit.

On se croyait pas fou mais on l'est preque devenu! Plusieurs jours de recherches et une vingtaine d'agences de voyages qui nous repondent par leurs yeux interrogateurs en se demandant sur quelle planete on est si decides a aller!C'est pas l'autre bout du monde, bon sens! On y est deja de toute facon!C'est le pays d'a cote, votre voisin, tse genre!

On finit par trouver, dans une des agences de l'incomprehension, un poster bilingue  avec tous les vols de la compagnie en question. Jackpot! Seul hic, le poster ou le miliard de vols figurent en caractere Times New Roman grandeur 8 est bilingue en chinois et...en russe! Logique!

Comme un lapin qui sort du chapeau, je reussi, grace a mes rudiments de russe(qui se resument a dechiffrer l'ecriture cyrilique) a trouver Dushanbe et Urumqui sur la liste ainsi qu'un numero de vol gagnant! Bingo! qu'on se dit, plus besoin de parler, on a qu'a montrer un numero de vol et une compagnie! Ca sera facile!

Ouf! Premiere lecon, en Chine rien est facile et il semble qu'en Asie centrale encore moins. Apres  3 heures a gesticuler dans un bureau, on finit par se faire expliquer par une dame qui, apres nous avoir regarde tout ce temps, venait de se souvenir qu'elle pouvait aussi parler anglais, qu'il faut attendre a Urumqui pour acheter nos billets et que les autres agences ne peuvent pas delivrer de billets internationaux. Bon! Ok d'abbord, on va attendre!

La moitie de la route de la soie plus tard...

Urumqui, ville a l'extreme nord-ouest de la Chine...

On y est finalement! Premier arret, l'agence de China Southern Airlines car notre depart est dans moins d'une semaine. On arrive tout sourires, enfin le casse-tete est resolu qu'on se dit, on pourra dormir tranquilles ce soir!

Mais non, ce serait trop facile et de toute facon on dors rarement tranquille! Impossible! qu'on se fait repondre, l'avion du 30 est nolise(charter), pas moyen d'y avoir des places. Apres une extirpation d'information au compte goutte digne de la Gestapo, on finit par avoir un mot grifonne sur une feuille qui semble mener jusqu'au bureau de Tajik airlines.

Ca tombe bien c'est l'heure de pointe et tous les taxis sont pleins! Ya de la joie! Une heure de bousculade pour reussir a etre plus vite qu'un chinois(en lui pilant d'ailleurs malencontreusement sur le pied! On s'excuse au chinois concerne!) et a sauter dans un taxi pratiquement encore en route! Le taxi nous depose au milieu d'une cohue qui s'avere etre le quatier russe-centraux asiatiques.

Les fausses blondes depravees et les grands ventrus russes nous donnent un avant-gout de ce que sera la suite. Tout est trilingue russe-chinois et ouighur( pour nous faciliter la comprehension bien sur!). Ce sont alors les douzes travaux d'Asterix qui commencent(parce qu'avant c'etait les 144 travaux d'Asterix, il n'en reste plus que 12, facile!). On nous envoit et renvoit dans tous les sens, a tous les etages, dans toutes les rues.En russe, en ouigur, en kazak en chinois. Merci! cheche! osh! rhamat! Etourdis, on atterit finalement dans le bureau de tajik airlines(le 2e) qui nous dit qu'il n'y a aucun vol de disponible avant le 7 octobre!

Mais nous on doit y etre pour le premier sans fautes!!!!!

Derniere solution: la route! Mais pas pour le Tajikistan car on a pas le visa, Ni pour le Kirgiztan car lui aussi demande un visa. Notre choix s'arrete sur...le kazakhstan(pourquoi pas!). C'est en effet le seul pays qui ait un consulat a Urumqui donc le seul pour lequel on puisse avoir un visa.

Le lendemain a la premiere heure, ou plutot a la 10e (ca ouvre a 10h30 et Dominique n'est pas ce que l'on pourrait appeler un leve-tot) on file pour le consultat. On arrive la en se disant, il y aura pas grand monde, qui peut bien vouloir aller au Kazakhstan et surtout, un mercredi! Mais une fois de plus on avait le doigt ou plutot le coude dans l'oeil.

On aurait dit un show un plein air de U2, ou plus raisonnablement une distribution d'aide alimentaire de l'UNICEF! Il devait y avoir environ 250 personnes qui faisaient la file devant la grille du consulat. Quelques frissons dans le dos plus tard on reprend nos esprits et nous mettons en queue gentiment.

On entend alors un autoritaire: "Hey you,come! ". Comme par magie la foule dense nous ouvre un passage et la grille s'ouvre miraculeusement pour nous. Discrimination positive! Ce doit etre revoltant pour les autres mais disons qu'on l'apprecie sur l'instant. Les papiers remplis et quelques coups de coudes plus tard on ressort, le visa sera pret dans 3 jours! Ouf! Plus qu'a acheter le billet de bus Urumqui-Almaty. Mais ca aussi c'est trop facile!

En effet, car comme tout le monde le sait ou plutot devrait le savoir, la Chine ferme pendant une semaine autour du 30 septembre! Fete nationale ou du moins ca sonnait quelque chose du genre en chinois! Donc pas de billet de bus pour Almaty pendant une semaine, meme pour les plus motives des voyageurs! Aye!aye! aye!

Derniere option, aller jusqu'a la ville frontaliere, Korgos et esperer que le kazakhstan ne soit pas aussi en conge de fete nationale ou pire que la Chine ferme ses frontiere pendant 10 jours! Mais ca c'est ce que vous saurez a la meme  bat chaine, a la meme bat heure dans on ne sait pas trop combien de bat jours!

Marie-Pierre et Dominique, les aventuriers du passage sino-tajik perdu!

27 septembre 2007

Erratum!

J'ai tout fait ca pour rien.
La derniere chronique vous pouvez l'imprimer pour mieux la jeter aux poubelles.
Le vol CZ 6019 partira sans nous. Lorsqu'il partira.
Nous sommes arrives a Urumqui comme la flamme olympique arrivera a Beijing; avec l'eclatante sensation de la victoire si proche. Meilleure chance a la flamme!
On trouve l'agence de la China Southern Airlines. On a l'impression de voir la foule se lever pour nous voir franchir la ligne d'arrivee. On leve deja les bras en l'air. Oui! La medaille d'or est pour nous. On franchi la porte d'entree.
-Le vol CZ 6019 pour le 30 septembre, que l'on fait victorieux.
Mais qu'est-ce qui arrive? Est-ce que l'on a echoue le controle anti-dopage? Non, mais fallait le dire que vous controliez aussi pour la biere chinoise. On n'a pas abuse. Sauf qu'une petite biere en soupant c'est pas mauvais.
Toujours est-il que le prepose connait un mot d'anglais: "Chartered"
Moi j'en connais tellement en francais. Mais je vous les epargne!
-Et le vol suivant?
-Ensuite, pas de vol pendant une semaine. C'est la fete nationale chinoise.
-Aye toi mon grand tabarnouche, niaise-moi pas comme ca!
Il existe aussi des vols avec la Tadjik Airlines. On deniche l'agence a l'autre bout de la ville. Mais quelle langue parlent-ils? C'est pas chinois. C'est pas ouigour. C'est du tadjik? Du kazak? Le mystere ne sera jamais resolu. Toujours est-il qu'ils ne vendent pas de billets a cet endroit. Il faut aller a l'autre bureau de Tadjik Airlines. Facile. Surtout qu'ici tout est ecrit en trois langues. Chinois, arabe et russe!
Et la on trouve! L'agence. Mais eux non plus ne vendent pas de billets. Bien sur, la fete nationale.
Bon cosse qu'on fait?
On passera par le Kajakstan. C'est le seul pays d'Asie Centrale a avoir un consulat a Urumqui. Donc on devrait pouvoir avoir un visa. On y va?
C'est l'heure de pointe. Et il faut prendre un taxi. Mais surtout, c'est l'heure de pointe. Les taxi s'arretent et les gens embarquent avant que ceux qui soient dedans ne soient descendus. C'est la cohue. On perd notre place pendant une bonne demie-heure. Combien de taxi sont passes devant nos yeux? On ne les compte plus. On est sur le point de jeter l'eponge sur la flamme olympique. Je me tanne. Pour de bon. Et c'est pas bon signe. Un autre taxi s'approche. Je deviens chinois. Une course s'engage pour suivre le taxi. Je pile sur les deux pieds de mon concurrent et arrive au taxi. J'ouvre la porte avant meme que la dame a l'interieur n'est regle sa course. Wow! Ca s'est passe si vite. Est-ce bien Mao qui me donne une tape sur l'epaule en levant le pouce en l'air avec un grand sourire sous son grain de beaute?
Marie-Pierre qui me rejoint me dit que mon coup d'eclat a fait rire bien des gens. Tant mieux. La rancune ne sert a rien.
On arrive a l'embassade Kazak. Il y a une foule de chinois masse devant la grille.
Est-ce que le vent tourne en notre faveur et que la flamme arrete de nous bruler le toupet?
Un garde de securite nous fait signe de passer.
-Devant tout le monde?
Il verifie nos passeport et nous entrons. C'est un peu contre mes principes democratiques mais faut bien en profiter puisque nous sommes en terre communiste.
Voila, on devrait avoir nos visa kazak demain avant-midi.
Et demain soir on file vers la frontiere kazak en bus.
Oui. Bien sur que les billets sont achetes.
Et on devrait arriver a la frontiere avant la fete nationale chinoise.
On ne prend pas de chance!
Voila. J'ose a peine l'ecrire.
C'est le dernier message de Chine.

22 septembre 2007

Vol CZ 6019 pour Dushanbe

On cherche a reserver nos places sur le vol qui nous menera au Tadjikistan. Le vol CZ 6019. On a trouve l'info sur internet. Le vol existe. On en est certain. On prend la soiree pour faire toutes les agences de voyages de la ville. Rien a faire. Personne ne nous comprend. On a beau ecrire en characteres chinois, emmener avec nous le dictionnaire chinois-anglais. J'ai beau me glisser derrriere le comptoir pour lire sur leurs ecrans d'ordinateurs. Decidemment, non, rien de rien. C'est pire que de commander du the! On commence a penser a la supercherie. Pour ne pas dire au complot. Quand finalement on trouve une agence qui possede une affiche des vols billingue. En chinois. Et en russe! On fait appel aux connaissances de Marie-Pierre pour la langue de Lenine. Et on trouve Dushanbe sur la liste. Voila, ca y est! Mon institution masculine le confirme; c'est bien Dushanbe! On a qu'a transcrire le nom de la ville russe en caracteres chinois sur un bout de papier (decidemment notre voyage ne se fait pas sous le signe de l'ecolo, tout ces bouts de papiers!) et refaire toutes les agences de voyages puisqu'a celle-ci, la femme ne veut pas nous vendre les billets. Apres l'avant-midi suivante, on fini par comprendre que les agences de la ville ne peuvent pas nous vendre les billet internationnaux. Faut aller a Urumqui d'ou les vos partent. Pour ne pas dire decollent. Comme nos neurones. La prochaine fois qu'un chinois vous demande une information, s'il vous plait, faites semblant de ne pas comprendre! A moins que ca ne soit trop evident. Comme le ramadan qui vient de commencer. Ca nous a saute en pleine face. Comme le cul du voisin de devant, durant la priere du vendredi a la Mecque. Dix heures de bus et on ne s'est pas arreter pour diner. Bien sur, les musulmans ne mangent pas avant le coucher du soleil. Et les accomodements raisonnables la-dedans? On ne demande pas la Grande Muraille, juste un petit bout de pain. La Grande Muraille. On a marche dessus et on est reparti. On ne pouvait pas manquer cette attraction touristique la. Meme si depuis le debut on a tenter (wow! quel jeu de mot!) de les dejouer. Donc, on est reparti. En bus, sur une route entre le desert arride et les sommets enneiges. Neaumade se deploit en bordure d'un petit village, dans un champ desseche assiege par le desert. Elle s'en rappelle encore. Il a fallu oter la glace sur le double toit avant de la replier pour reprendre le bus suivant. Qui nous a ammener pas trop loin. On n'y comprenait rien. Tout etait blanc. A des kilometres a la ronde. Des cheminees dans le desert. Le desert blanc, irreel. Industriel. Le chauffeur nous a dit de descendre et de sauter dans la jeep qui s'etait arrete a cote de nous. Les passagers de la jeep se tassent et nous sommes maintenant neuf a l'interieur. La route est superbe d'eboulements et de lacets a flancs de montagnes. A donner le vertige a un equilibriste unijambiste qui s'entraine au sommet de l'Everest. Quand la route existe. Sinon pourquoi s'en faire, il reste toujours les lits de rivieres, n'est-ce pas monsieur le chauffeur? Mais ici monsieur le chauffeur pas question d'avancer en voiture. La ville entiere est transformee en grand marche en plein air. La majorite des femmes sont voilees. Et nous? J'ai l'impression que l'on semble suspect aux yeux des gens. J'aborde pourtant ma plus belle barbe musulmane. Mais ca ne semble duper personne. Et puis on arrive dans la rue des vendeurs de pigments. C'est trop merveilleux de les voirs. Je demande si je peux prendre une photo. Le monsieur fait; oui. Il commence a nous parler. Voila que l'on cause un attroupement monstre. J'en ai l'impression. Plein de gens viennent nous voir. Essaient de nous parler. Une question se fait claire. D'ou venons-nous? Du Canada. Et la, conciliabule. On entend; America? Non! Non! Et la, un signe de tete nous fait; Ah! Canada!, le pouce en l'air. Ouf! On peut faire partie du groupe quelques instants. La scene se repetera a plusieurs reprises. Drole d'impression que de passer de suspect louche a etre le centre d'attraction. Parfois il en faut peu, c'est vrai, pour casser la glace. On appercoit des gens, des musulmans que l'on reconnait a leurs chapeaux, qui cueillent le coton dans un champs. On s'approchent. On mime que nous aussi on veut cueillir du coton. Ils nous invitent. Nous passons un bout d'apres-midi avec eux. Lorsque l'on entend quelque chose qui sonne comme "bouche" on se regarde, interrogatifs. Puis on comprend. Bush! Meo!Meo! (Non! Non!). Ouf! On reste copains, copains. Au nom de Sadam Hussein, on souri timidement. Encore une fois, on passe le test. Un homme me met son chapeau blanc sur la tete et on rigole. Et voila. Ben non, voyons donc! Ca peut pas finir comme ca. Pas sans expedition au milieu de nulle part. Mais puisqu'il faut toujours etre quelque part, on decide d'etre dans le massif du Pamir, a la frontiere avec le Pakistan et le Tadjikistan. Et on part avec Neaumade, beaucoup de bouffe et quelques bouteilles de vin dans cette vallee a 3600 metres d'altitude, emprisonnee par des contreforts rocheux et couronnee par des sommets enneiges. Puisque la journee est deja bien avancee, on decide de monter sur une de ces contreforts et de faire prendre un peu d'air a Neaumade. C'est une vallee ou paisent les moutons, les yaks et les chameaux. C'est inspirant de quietude. On essaie de trouver un lieu ou la tente sera cachee puisqu'il y a des habitations en bas. Ca ne marche vraisemblablement pas puisque qu'un homme nous crie au loin puis s'assoie sur un rocher. On ne comprend pas trop. On a le temps de monter la tente. Puis l'homme se leve. Soudainement il est entoure de cinq comparses. Six silhouettes qui montent a notre rencontre. Me voila donc sans autre issue que de descendre comme un seul homme (expression parfois cruelle!) a leur rencontre. Puisque dans le bus on a vu trois films de Jackie Chang de suite, je revise mentalement l'enchainement de prises de kong fu que je ferai et ou je placerai mes sourires et mes grimaces dans la choregraphie. On se rencontre. Je sort le mot magique; Asalam Alaykum! (bonjour en Ouygur). On parlemente. Il semble vouloir dire que nous ne sommes pas les bienvenus en haut la-bas. Je semble ne comprendre qu'a moitie. Il est trop tard pour aller ailleurs. Je tente ma chance. Je le pointe et je dis: Tadjikistan. Ils ne semblent pas comprendre jusqu'a ce que l'un d'eux dise: Tadjikistoune. Wow!, que je fais. "Nous, on s'en va au Tadjikistan". "Oui! Dushanbe!" Ils font parti de cette communaute tadjik qui vit dans cette region de la Chine. Finalement, ils nous laissent camper dans la vallee mais il faut descendre du contrefort. Ils viennent meme nous aider a descendre la tente et l'un d'eux porte mon sac a dos. On est copains. Lorsque l'on repassera par la en revenant de notre expedition, on se fait inviter dans la maison de deux d'entre eux pour manger du yogourt et du fromage maison ainsi qu'un bon pain. Nous, on leur laisse ce qu'il nous reste de legumes en echange, des feves vertes, de l'ail et une aubergine. Ils semblent contents. Leur maison n'a que deux pieces en terre sechee. Une piece pour cuisinner et une avec deux lits sur lesquels on s'assoit pour manger. Toute leur generosite ils la portent en eux. Apres cette premiere nuit sous la tente dans la vallee on se fait reveiller par un; Hello! L'accent chinois de ce Hello! seme le doute dans mon esprit endormi. Je m'habille et sors la tete. Une voix se fait entendre sous l'uniforme militaire. "China's people liberation army!" Quoi repondre a cela sinon; Ni How! (bonjour en chinois) Ils nous demande ce que l'on fait la, d'ou l'on vient puis engage la conversation. Il parle anglais! On parle de tout et de rien. Les tadjiks de la veille revienne nous voir. On fouille dans notre guide de conversation. Ils sont curieux, prennent le livre. Wow! Drole de melange! Des tadjiks, un soldat chinois, Neaumade, nous. Vient l'heure de demonter la tente. Un des tadjik nous aide. C'est l'emerveillement lorsq'il s'appercoit que les poteaux de la tente se replis. On les salue. On va mettre la tente plus loin. Entre les sommets enneiges. Que lon appercoit a peine puisque le temps est trop nuageux. Voila. On en revient a peine. En fait c'est aujourd'hui qu'on en revient. Et il ne nous reste qu'une semaine environ avant de prendre le vol CZ 6019 pour Dushanbe. Enfin. On l'espere.

30 août 2007

Neaumade

Toute bonne chose a une fin.
Comme les histoires a dormir debout.
Sauf que parfois, la fin se fait attendre. 22 heures.
On s'est dit comme ca que prendre des billets de train sans place assise, ca ne devait pas etre si pire... De toute facon, s'etait ca ou rien. Aye! Dans le train, il n'y avait meme pas de place pour manger avec des baguettes sans pincer le voisin. Et la, fallait pas avoir la fantaisie d'enjamber les gens assis par terre si on etait pas un champion au 100 metres haies. Pour ne pas se faire pincer a notre tour. 15 minutes et deja, on trouvait ca long. On se regarde. On se dit que le the est toujours plus vert chez le voisin et on joue les champions du 100 metres haies. De wagons en wagons. Jusqu'a aboutir au wagon-restaurant. Il reste une table! Bingo (ou en chinois, Loterie pour le developpement)! On commande les plats, un a la fois. On mange. Lentement. On mastique. Consciencieusement. Les assiettes sont vides. Vite! On commande une biere! A petite gorgee. Que l'on savoure. Jusqu'a ce que le resto ferme. Et on ne dort pas sur les banquettes de bois. On essaie. Mais ca ne fait rien. On est assis.
Et la je ne vous conte pas le reste. Parce que du train, on en a fait. Mais puisque l'on a appris, y'a rien a raconter. Les histoires a dormir debouts on se fait prendre une fois, pas deux.
Non, pas deux mais parfois quatre. Bien sur puisque deux et deux font quatre. Quatre grosses villes ou l'on ne pouvait qu'aller a cause des trains et de notre course folle pour atteindre le Tadjikistan.
Je crois bien que si je m'etablissait en Chine, je choisirais le metier le plus sur. Le moins problematique. Meteorologue urbain.
"Demain, ciel gris. Avertissement de smog. Apres-demain Ciel du smog! et avertissement: Mettez des couleurs vives pour vous demarquer du gris. Previsions a long terme: Si vous etes chanceux, vous aurez les bleus"
Je tenterais ma chance dans chaque ville.
Tchou-tchou!
C'est toujours merveilleux de voir que sur 3, 4, 6 millions, on ne tombe jamais sur quelqu'un qui parle anglais. Mais ca ne fait rien. Les chinois aiment a nous parler. Comme toujours. Ils monologuent et nous trouvent bon public. Parfois lorsqu'ils s'appercoivent que l'on ne comprend pas, ils prennent un bout de papier et ecrivent... en chinois!
Et on a beau essayer de placer un ou deux mots en chinois, ca ne marche jamais. Meme les plus simples. Comme tcha. Du the. Au resto j'ai beau demande du the; Tcha! sur tout les tons, en montant, en descendant, en montant-descendant, avec un point d'exclamation, d'interrogation, doucement ou en ouvrant tout grand la bouche en mimant que je bois quelque chose (du the, par exemple), la serveuse ne fini par comprendre qu'au moment ou je me leve et va a la table du voisin et fait mine de prendre sa tasse de the.
-Ah! Tcha!, qu'elle fait en riant...
-Ben tiens. Qu'est-ce que tu pensais. Tchou-tchou, c'est le train.
Reste que le chinois, je ne le lis peut-etre pas mais je l'ecrit. Eh oui! En prenant le lexique chinois, j'ecrit les caracteres et les montrent a la billeterie de train. Imaginez ce que ca serait de demander "Deux billets, places assises pour Landzou demain matin", lorsque les gens ne comprennent meme pas que je veux du the. Tcha!
J'ai aussi appris a ecrire; "Ou se trouve la boutique de plein-air?". Ca, c'est la fois ou l'on cherchait un matelas de sol. On se promenait dans les rues du centre-ville en montrant le bout de papier ou etait inscrit les caracteres chinois; "Ou se trouve la boutique de plein-air?", aux gens qui marchaient sur le trottoir. He!he! Jusqu'a ce que l'on trouve la fameuse boutique parce que Marie-Pierre avait trouve 19 trous dans son matelas de sol la premiere nuit de camping.
Est-ce que les histoires a dormir debouts sont meilleures que celles a dormir sans matelas de sol sur un flanc de montagne trop inclinee? Je vous laisse y reflechir.
Moi j'y ai pense deux minutes trop tard.
On entrait voir la 8iem merveille du monde. L'armee de soldats en terre cuite qui avaient ete enterres pour proteger la tombe de l'empereur Qin. J'ai paye le plein pris. Marie-Pierre a montre sa carte etudiante et paye la moitie-prix.
La fois d'apres, a la forteresse de Jayuguan, moi aussi j'etais etudiant.
"Vous voulez rien comprendre, ben tiens tcha!", que je me suis dit. A la billeterie j'ai montre mon permis de conduire en disant "University!" Et ca marche. Si jamais vous planifie visiter la Chine.
Reste qu'a trop planifier, parfois on passe a cote.
Alors on est parti avec un autre bout de papier ou etait inscrits les noms de villages en chinois et en tibetain. Pour demander notre chemin au gens. Qui parfois ne parlaient meme pas chinois. C'est dire.
On arrive comme un cheveux sur le crane d'un moine. Une femme regarde nos sacs sur le bord de la route. Nous on regarde le bus s'eloigner.
Apres une journee de marche on installe la tente au milieu de nulle part, pres d'une riviere puisqu'il faudra filtrer notre eau. Le lendemain, on part. Et la, on reussi a parler a des gens. Ouf! Ils ne parlent pas chinois. Ils parlent tibetain! Tellement plus facile.
Ils nous invitent dans leur tente, nous offrent des tzampas, du the et nous montrent quelques mots de tibetains. Wow!
Et toujours on trouve des lifts droles pour revenir. Cette fois, dans la boite d'un camion alors qu'il pleut et que l'on est congele. La deuxieme fois dans la boite d'un camion de campagne a trois roues qui descendait les lacets a flancs de montagne.
Cette fois la, c'est pas les tibetains qui nous invitaient dans leur tente, c'est les grottes creusees a flanc de montagne par de riches mecenes, du temps des caravanes de la route de la soie, qui nous invitaient silencieusement. Ouf! La phrase etait trop longue, j'aime le silencieusement a la fin. Et j'en reste bouche bee.
Comme devant la tente. Non, pas Matante. Celle-la dors tranquillement a la Cave aux Sport (le sous-sol de mon frere ou se trouvent aussi mon kayak, mes ski de fonds, mon velo, ...)
Elle s'appelait tout simplement North Face Tadpole 23 et je croyais qu'elle avait fait ses preuves a Pakua Shipi.
Sauf qu'a trop voir les chinois cracher partout elle a pris de mauvais plis (drole d'idee pour une tente). Elle aussi suinte. Un tout petit peu. Et seulement lorsqu'il pleut. Voila, je vous presente notre compagne de voyage: Neaumade. Plus on va vers l'ouest, plus vous en entendrez parler.

Voila.
C'est merveilleux.
C'est deja trop long mais en meme temps il y en a trop pour tout conter. La folie des soldats en terre cuite et la demesure chinoise pour les exposer.
Les gens si merveilleux que l'on rencontre. Et qui meme si on ne parle pas la meme langue, nous montrent tant de gentillesse.
La chaleur, le froid.
Les montagnes, le desert.
Les grandes villes et les grands espaces.
La Chine des chinois, celle des tibetains et celle des musulmans.

Et Neaumade qui nous fera vivre l'aventure.

19 août 2007

Chinoiserires

Voila, on est en Chiiiiiiiine!

Depuis le temps qu'on en parlait,voila(apres le Laos) la seconde etape de notre periple trans-asiatique amorcee! Petit recapitulatif de nos premiers moments dans le plus grand quartier chinois de la planete.

Premierement, ici c'est le cas de le dire...tout est ecrit en Chinois! Ca a l'air de rien comme ca, mais essayer de savoir dans quelle ville tu te trouves quand la pancarte est en chinois et que tu t'es fait pratiquement kidnapper dans des bus (car il y avait des transfert a part de ca!) a la destination mystique depuis la frontiere, pas evident!

Meme chose pour se trouver une chambre  d'hotel! On cherche des yeux un petit dessin evocateur, un lit? le mot <<hotel>> quelque part...y en a pas! Bon! Ok, on fera sans! On fini par trouver un petit comptoir a cote d'un escalier qu'on devine monter a des chambres. On gesticule en demandant une chambre avec un grand lit. On nous repond en nous donnant une clef! En fait pas vraiment une clef, un bout de metal avec un numero, c'est un bon debut! Arrives au 303 on y trouve une chambre potable(pour la Chine!) avec deux lits simples et  une constellation de marques de tisons de  cigarettes sur le plancher. (Car les chinois, ils fument!!! tous ont la cigarette au bec, du banquier a son comptoire, jusqu'au chauffeur de combi, en n'oubliant pas les gens du marcher qui s'emboucanent dans leur gigantesque pipe a eau en bamboo!). Apres quelques aller-retour au comptoire pour montrer le mot <<lit double>> de notre phrasebook chinois a la souriante jeune fille qui chaque fois nous fait oui-oui de la tete et nous donne la clef d'une nouvelle chambre qui est en fait...exactement identique on se sourit et se dit: bienvenue en Chine! 

Nos papilles gustatives excitees par toutes les nouvelles saveurs qui nous attendent dehors nous menent jusqu'a un petit resto sympa avec les tables rondes qui tournent de DJ culinaires. A l'interieur, une famille est a table et se leve d'un bond pour nous accueillir, on ne peut plus chaleureusement! Encore une fois le body language fait son oeuvre et on se retrouve avec un menu entre les mains...en chinois bien sur! On eclate de rire alors que tout le monde se met a gesticuler pour essayer de nous faire comprendre ce qui s'y trouve! La cuisiniere arrive avec le poisson entier dans ses mains et ensuite vient la poule pendant que tout le monde rigole et tente d'imiter les sons des animaux qui figurent sur le menu! On finit par trouver quelques expressions culinaires dans le precieux phrase book: dumpling et nouilles au boeuf. Les vieux sortent leurs lunettes pendant que les jeunes s'arrachent le petit livre et tous se mettent a hocher de la tete et entonnent ensemble un grand OUI vainqueur!(en chinois!),ils en ont! et se precipitent aux cuisines pour nous preparer le tout!

Pendant ce petit festin ou l'on fait egalement la decouverte des bieres chinoises, tous nous regardent, le sourire jusqu'aux oreilles. Ils viennent chacun leur tour nous raconter plein de trucs comme si malgre tout notre gesticulation, ils continuaient de croire que dans le fond on parlait chinois!

Le lendemain, autre drole d'anecdote.On va a la banque essayer de faire changer ce qu'il nous reste de monnaie laotienne pour des Yans chinois.Je finis par parler a une dame (apres m'etre fait diriger dans la section VIP)qui me dit gentiment( et saccadement) que les banques chinoises ne changent pas les kips, seulement les dollars US. Petit moment de panique car la veille on avait repousse tout les petits changeurs de la frontiere en se disant que les banques offriraient surement un meilleur taux. Mais voila qu'apres les deux heures de chemin cahoteux en constrution qu'on avait parcouru depuis, on avait plus ou moins envie de se retaper un aller-retour la-bas! Je demande donc a la dame au comptoire si elle n'a pas un endroit a me suggerer.Elle fait d'abord non de la tete puis voyant mon desarroi me fait signe d'attendre, elle empoigne le telephone, parle quelques secondes et me passe le combiner. Je comprends de peine et misere que que cette voix feminie est prete a me changer mes kips a la gare d'autobus nord que je devine etre a l'autre bout de la ville. C'est, bon, je lui dis que nous y passeront le lendemain. Le lendemain???sursaute la voix nasillarde a l'autre bout du fil. Cette meme voix qui enchaine du coup avec un <<wait for me, five minutes>>. Ok d'abord! On attend un peu a l'exterireur de la banque et 5 minutes plus tard apparait un petit chinois sur son genre de velo pousse-pousse qui nous propose de nous faire un lift dans sa boite de velo histoire d'aller changer les sous a l'abris des regards indiscrets! Hum!Ca n'a pas exactement l'air tres reglo tout ca mais on a pas bien le choix.Une fois la chose faite, le chinois et son pousse-pousse disparaissent comme si de rien etait dans les meandres de Mengla.

Et maintenant? Apres un voyage prolonge de pres de 20 heures en bus couchette(oui  oui! trois rangees sur deux etages depetits lits metalliques ou tout le monde ronfle allegrement), apres avoir entendu un nombre innombrable de chinois cracheurs de mucus, nous sommes a Kumming, principale ville du Yunnan(et des dumplings!). Nous projettons poursuivre notre route vers le Nord demain en train histoire de rejoindre Chengdu, chef lieu du Sishouan (a nous la bouffe Sechouanaise! ). Mais d'abord il faut tenter de se frayer un chemin jusqu'a nos billets de train car les gares chinoises, c'est du sport!

Marie-Pierre

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Neaumade sur le continent en thé
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